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Bien choisir son contructeur avec la RE2020, quels changements ?

Les normes et la réglementation concernant la construction d’une maison individuelle ou de tout autre type de logement sont de plus en plus pointues et poussent à la performance énergétique afin de répondre aux enjeux de demain. L’impact des bâtiments du type maison ou logement collectif est un des principaux en termes de consommation des ressources et d’énergies carbonées. Il nous faut donc dès à présent savoir maîtriser les travaux induits par ce marché afin de ne pas compromettre les efforts effectués en ce sens depuis 1974, date de la première réglementation thermique liée au bâtiment.

Les constructeurs sont parmi les premiers à devoir appréhender ces évolutions et changements pour mieux les intégrer dans leurs prestations et ainsi répondre aux exigences environnementales et techniques de plus en plus drastiques.

Ce que change la RE2020

Le 31 juillet 2021, la mise en application des premiers principes de la RE2020 applicables dès le 1er janvier 2022 a été publié au Journal officiel. Cette réglementation vient compléter et performer l’ancienne Réglementation Thermique 2012 alors bientôt supplantée. Toute construction devra désormais répondre à des objectifs plus stricts en matière de :

  • consommation d’énergie et d’impact carbone ;
  • performance d’isolation de la maison ;
  • production énergétique renouvelable (solaire) ;
  • suppression des énergies fossiles (gaz ou fioul).

Par exemple, la recherche de maisons à énergie passive (qui consomment autant d’énergie qu’elles en produisent) ou même positive (qui produisent plus d’énergie qu’elles n’en consomment) est désormais une règle incontournable. La performance des matériaux est bien évidemment considérée au sein d’un projet dans son ensemble et doit répondre aux exigences déjà en vigueur lors de la RT 2012. Du mode de chauffage à la production d’eau chaude, en passant par les solutions de production d’énergies renouvelables ou même la construction d’un bâtiment à énergie positive, la RE 2020 renforce l’aptitude écologique et le respect environnemental des constructions de demain.

Sanctionnés par des labels tels que Bepos ou Effinergie, les critères exigeants des logements à venir permettront d’améliorer l’impact des bâtiments sur l’environnement. La nouvelle RE2020 pousse cette logique vers une amélioration continue.

L’impact sur le constructeur

Un constructeur de maisons ou de logements neufs sera directement impacté par cette nouvelle norme. Avec de telles exigences, concevoir, construire puis livrer une maison respectant l’ensemble des contraintes contenues dans cette réglementation s’accompagne obligatoirement de compétences nouvelles pour :

  • appréhender le besoin énergétique futur du logement ;
  • trouver les matériaux isolants qui répondent aux contraintes climatiques locales ;
  • développer les connaissances des dernières techniques de construction ;
  • adapter les solutions de production d’énergie au bâtiment prévu.

Cela est lourd de sens pour tout constructeur qui se doit désormais de s’adapter plus vite. La formation des ingénieurs et des bureaux d’étude, des équipes terrain, des prestataires agissant pour son compte est une donnée à intégrer pour assurer le passage à cette nouvelle réglementation. Certes plus contraignante, elle est plus vertueuse d’un point de vue écologique. Ainsi, elle permettra de réduire l’impact carbone des maisons tout en assurant un meilleur confort de ses occupants, et ce, dans une inscription au long terme.

Évidemment, cela a des conséquences sur le prix d’une construction. Mais l’intérêt d’une stratégie gagnant/gagnant entre un constructeur et son client réside dans le fait, qu’aujourd’hui, la qualité doit prôner sur la superficie ou le simple aspect esthétique d’une maison qui, au demeurant, peut être aussi belle qu’elle peut avoir une mauvaise isolation. Bâtir une belle maison, les constructeurs savent le faire depuis longtemps. Aujourd’hui, il leur faut construire beau tout en étant performant en termes d’énergie au niveau du bâti. Ce qui est, par ailleurs, plus contraignant.

Le choix du constructeur

Une fois ces éléments portés à la connaissance d’un futur propriétaire, il est plus aisé de cerner les aptitudes d’un constructeur à répondre à ces exigences. D’un côté, le constructeur doit orienter le client, le conseiller par exemple sur les capacités des futurs bâtiments à produire un chauffage issu de l’énergie renouvelable, à la qualité environnementale de l’isolation prévue, etc. Mais le client doit également être au fait des contraintes portées aujourd’hui par le gouvernement et l’intérêt public. Cela porte à la fois sur la réglementation liée à la construction d’une maison avec ce que cela induit que sur les considérations de l’étude thermique et énergétique du projet.

Il n’est jamais aisé de pouvoir se prononcer sur le partenaire idéal lorsqu’il s’agit de confier la construction de sa maison à un professionnel. Auparavant, les critères de délais ou de prix étaient prépondérants. À ce jour, les questions sont plus d’ordre qualitatif :

  • le constructeur saura-t-il maîtriser le bilan énergétique et thermique de la maison ? ;
  • ses équipes sont-elles formées correctement aux techniques de production de chaleur ou aux énergies renouvelables ? ;
  • ses partenaires ont-ils les compétences nécessaires pour assembler correctement des matériaux plus performants, mais aussi plus exigeants ?

Aujourd’hui, le matériau utilisé pour la construction (bois, parpaings, béton cellulaire ou brique) n’est plus un choix unique qui, auparavant, permettait de se diriger vers tel ou tel constructeur. Désormais, ce sera la capacité du constructeur à répondre à cette norme en constante évolution qui devra orienter le client. Sachant que les matériaux de construction sont de plus en plus mixés au sein d’une même maison pour mieux répondre individuellement aux contraintes des pièces.

Et l’autoconstruction ?

Le choix d’un constructeur impose une réflexion autre : et si vous étiez votre propre constructeur ?

À cela, la prudence s’impose. En effet, l’autoconstruction reste possible. Toutefois, attention, car les études d’avant construction (sanctionnées par des visites d’après travaux) nécessitent déjà des connaissances thermiques précises ainsi qu’en termes d’isolation, d’inertie des matériaux, de déphasage, de gestion des volumes d’air, des types de chauffages et de leurs rendements, des moyens de production d’eau chaude, de l’installation de panneaux à énergie solaire, etc.

Là où avant un autoconstructeur devait déjà être performant en construction, il doit aujourd’hui se doubler d’un thermicien, d’un ingénieur climatique ou d’un gestionnaire des énergies du bâtiment. Bien que ce choix réponde à une logique qui peut s’entendre, il est à considérer de manière approfondie et avec l’ensemble des contraintes liées à un projet de construction de maison.

Publié le 30/11/2021