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Quelle installation électrique pour une maison neuve ?

Au fur et à mesure des avancées techniques, technologiques et matérielles, les constructeurs et les artisans améliorent les performances des maisons individuelles. Pour cela, ils se doivent de respecter les dernières normes en vigueur. L’objectif est de diminuer autant que faire se peut leur impact sur l’environnement et d’assurer une sécurité optimum pour les habitants. Les normes électriques ne font pas exception à la règle. Elles doivent être respectées scrupuleusement dans chaque nouvelle construction. En 2020, c’est la norme NF C 15-100 qui fait office de référence. Elle encadre toute l’installation électrique, depuis sa conception jusqu’à son raccordement.

De quoi se compose une installation électrique respectant la norme NF C 15-100 ?

Cette norme se doit d’être appliquée pour toute construction neuve. C’est aussi le cas pour les installations neuves réalisées dans des bâtiments déjà existants, qu’il s’agisse de travaux de rénovation ou de mise en conformité.

Les éléments de l’installation électrique d’une maison neuve

Une installation électrique adaptée se compose de différents composants :

  • un compteur électrique, dont la plupart sont aujourd’hui des Linky, qui transmettent en direct la consommation électrique du logement à la société qui la fournit ;
  • un tableau électrique, qui regroupe les différents circuits électriques de la maison ;
  • les gaines et les câbles électriques ;
  • les prises (reliées à la terre) et les interrupteurs ;
  • un parafoudre, qui est soit conseillé selon la configuration de votre installation électrique, soit obligatoire dans certaines régions. Pour vérifier si vous devez en être équipé, vous pouvez consulter cette carte.

Le tableau électrique, au cœur de la sécurité de la maison

Le tableau électrique est le point central du système électrique d’une maison, car tous les circuits électriques vont s’y raccorder. C’est également lui qui assure la protection de l’installation et des habitants. Sur celui-ci, vous trouverez :

  • le disjoncteur général qui protège l’installation électrique de la maison d’une surcharge électrique ;
  • les interrupteurs ou disjoncteurs différentiels, qui ont pour mission d’assurer la protection des circuits électriques raccordés. Il en faut au moins 2 sur un tableau de 30 mA. Le nombre de disjoncteurs différentiels est à établir selon la taille de l’installation électrique (et non selon le volume de la maison). Leur type va dépendre de la nature des équipements raccordés dessus. La plupart du temps, un disjoncteur différentiel de type AC est adapté. Il y a quelques exceptions néanmoins, avec la plaque de cuisson, le lave-linge et la prise dédiée au chargement d’un véhicule électrique, qui doivent toutes dépendre d’un type A.
  • les fusibles, qui sécurise le circuit électrique auquel il est raccordé. Il en existe un par circuit.
  • les espaces vides sur chaque ligne, en sachant qu’il est recommandé de laisser environ 20 % de vide sur un tableau électrique, pour anticiper les modifications qui pourraient être apportées à l’installation. Attention, aucune ligne ne doit être entièrement vide.

Le tableau électrique doit se trouver sur une Gaine Technique Logement (GTL) avec les prises de communication, et chaque élément de cette GTL doit respecter une certaine hauteur. La gaine en elle-même doit être installée dans un espace spécifique, que l’on nomme Espace Technique Electrique du Logement (ETEL), à l’intérieur de la maison ou dans un local à proximité (le garage, par exemple). L’ETEL doit également correspondre à des dimensions spécifiques, avec un minimum de 60 cm de large et 25 cm de profondeur.

Une fois l’installation électrique en état de fonctionnement, celle-ci doit être raccordée au réseau. Pour cela, elle doit obtenir une attestation de conformité, délivrée par le Consuel (Comité National pour la Sécurité des Usagers de l’Electricité). C’est généralement l’électricien qui fait les démarches nécessaires.

Les équipements électriques d’une maison neuve

La norme NF C 15-100 cadre rigoureusement les différentes installations électriques, y compris le nombre minimum de prises, de circuits électriques et d’éclairages par pièce. Concernant ces derniers, le résultat est simple : un par pièce. Pour ce qui est des deux autres éléments, c’est variable.

Les prises électriques

En fonction de la nature des pièces et de leur taille, un nombre de prises est à respecter pour correspondre aux normes électriques en vigueur. Ainsi, la pièce de séjour nécessite un minimum de 5 prises (une par tranche de 4 mètres carrés), voire de 7 prises pour une surface supérieure à 28 mètres carrés. Dans la cuisine, il est demandé 6 prises, dont 4 qui doivent être placées au-dessus du plan de travail (3 uniquement si votre surface est inférieure à 4 mètres carrés). Pour chaque chambre, 3 prises sont nécessaires. Enfin, pour les couloirs et autres zones de passage (hors w.c.), une prise suffit pour une surface supérieure à 4 mètres carrés.

Les circuits électriques

Pour chaque pièce, un circuit électrique minimum doit lui être dédié. Toutefois, certains appareils électriques nécessitent l’installation d’un circuit supplémentaire, et réservé uniquement à son usage. C’est le cas pour :

  • la cuisinière ou la plaque de cuisson ;
  • le four s’il est indépendant ;
  • le lave-vaisselle ;
  • le lave-linge ;
  • le sèche-linge ;
  • les radiateurs, si le chauffage est électrique ;
  • les volets roulants.

Le cas particulier de la salle de bain

La salle de bain et la salle d’eau sont les pièces qui nécessitent le plus de sécurité, par rapport à l’installation électrique. Elle est donc particulièrement encadrée.

Les normes d’étanchéité

Les éléments électriques installés dans cette pièce, à proximité de la baignoire, doivent répondre à des normes d’étanchéité. Celui-ci est assuré par le constructeur des composants. Vous pouvez l’identifier grâce à l’indice IPX. Plus le chiffre qui suit ces lettres est élevé, plus l’étanchéité est importante.

  • IPX0, pas de protection ;
  • IPX1, protection contre les gouttes tombant à la verticale ;
  • IPX2, protection contre les gouttes d’eau tombant à un angle de 15 degrés par rapport à la verticale ;
  • IPX3, protection contre les gouttes d’eau tombant à un angle de 60 degrés par rapport à la verticale ;
  • IPX4, protection contre toutes les éclaboussures ;
  • IPX5, protection contre les jets d’eau ;
  • IPX6, protection contre tous types de projection ;
  • IPX7, protection contre une immersion temporaire ;
  • IPX8, protection contre une immersion prolongée.

Attention à ne pas confondre avec le chiffre indiqué entre IP et X. Celui-ci correspond au niveau de protection contre les corps solides. Par exemple, l’indice IP5X0 indique que l’élément a une protection de 5 contre les corps solides, mais aucune concernant les liquides.

La sectorisation de la salle de bain

Pour cadrer l’installation électrique de la salle de bain, la pièce a été sectorisée en trois espaces.

Le volume 0

Il s’agit de l’espace occupé par la baignoire ou le bac de douche. Aucune installation électrique ne peut y avoir sa place, hormis si c’est la baignoire ou la douche en elle-même qui dispose d’un équipement propre. L’espace situé sous la baignoire jusqu’au sol est intégré dans ce volume 0.

La douche à l’italienne ne dispose pas de réceptacle visible. Pour déterminer son volume 0, il faut compter un rayon de 1,25 mètre depuis l’angle du mur, sur une hauteur de 10 centimètres.

Le volume 1

Celui-ci part depuis le bord supérieur de la baignoire ou du bac de douche et s’élève jusqu’à 2,25 mètres de hauteur. Il s’agit donc de la zone dans laquelle vous vous trouvez lorsque vous vous lavez.

Dans cet espace, seuls sont tolérés certains équipements avec un niveau d’étanchéité adapté (indice IPX5). C’est le cas d’un chauffe-eau, des luminaires et des interrupteurs TBTS (Très Basse Tension de Sécurité) de 12 volts.

Le volume 2

Cette zone s’étend tout autour de la limite de la zone 1, sur 60 centimètres, et jusqu’à 2,25 mètres de haut également. Les prises de courant alimentées par un transformateur de séparation peuvent y être installées. Le transformateur de séparation est un dispositif spécifique, qui permet de réduire une puissance de 230 volts à 12 volts. Un sèche serviette au niveau d’étanchéité adapté (IPX4) peut aussi être installé dans cette zone.

Le hors volume

Il s’agit du reste de la salle de bain. La norme NF C 15-100 exige l’installation d’une prise minimum dans ce volume. Toutefois, il est courant qu’il y en ait plusieurs, surtout si c’est dans cet espace que vous installez vos appareils électriques (lave-linge, sèche-linge et transformateur de séparation).

Le budget alloué à l’installation électrique représente en moyenne 5 % du prix d’un projet de maison neuve. Bien que cela puisse paraître beaucoup, les normes électriques à respecter sont complexes. À moins que vous ne soyez du métier, il est recommandé de confier ces travaux à un professionnel. Il se portera garant de leur bonne exécution. N’hésitez pas à faire plusieurs demandes de devis.

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